Banquet d’automne 2018

Accueil/Non classé/Banquet d’automne 2018

Banquet du livre d'automne 2018

Histoires du moi, Histoires du monde

du vendredi 2 au dimanche 4 novembre

rencontres | lectures | librairie
lectures musicales | soirée cinéma | café-restaurant

Qu’est-ce qu’on écrit lorsqu’on écrit ? Soi ou le monde ? L’ambition de la littérature a toujours hésité entre l’exploration de l’intime et le fracas de la grande histoire des hommes.
On fera bien sûr remarquer que le monde n’est qu’une addition de singularités, de minuscules histoires individuelles. Mais on sait qu’il n’existerait pas, sans un projet qui transcende chaque un.
La littérature ne cesse de gratter cette riche ambiguïté. Sans histoires du moi, pas d’histoires du monde. Mais avec le désir d’un projet commun, d’un récit de tous…

Le Banquet du livre d’automne 2018 est organisé en partenariat avec le Master Création littéraire de l’Université Toulouse Jean-Jaurès et le magazine littéraire en ligne Diacritik.

Les auteurs invités

Jean-Michel Espitallier, poète. La Première année, Inculte, 2018
Johan Faerber, critique. Après la littérature : écrire le contemporain, PUF – Coll. Perspectives critiques, 2018
Michel Jullien, écrivain. L’Île aux troncs, Verdier, 2018


Jean-Yves Laurichesse, professeur de littérature. Les Chasseurs dans la neige, Ateliers Henri Dougier, 2018
Jean Rouaud, écrivain. La Splendeur escamotée de frère Cheval ou le secret des grottes ornées, Grasset, 2018

Étaient également présents à l’occasion de leur retour de Résidence : Perrine Lachenal, Arnaud Sauli et Pierre Senges, les trois auteurs résidents du printemps 2018 qui ont travaillé autour du thème Frontières.
Perrine Lachenal, anthropologue. Questions de genre. Comprendre pour dépasser les idées reçues, Cavalier bleu, 2016
Arnaud Sauli, cinéaste. Le Kaddish des orphelins, 2015
Pierre Senges, écrivain. Cendres des hommes et des bulletins, dessins de Sergio Aquindo, Le Tripode, septembre 2016

Le programme

Vendredi 2 novembre
15 h 30 : Johan Faerber
Histoire du contemporain ou comment écrire après la littérature ?
Histoire du monde, histoire de soi : tel est le destin double qui se donne dans l’Après-littérature, dans le moment post-litté- raire que les écrivains inventent au présent. De David Bosc
à Nathalie Quintane, de Tanguy Viel à Laurent Mauvignier en passant par Simon Johannin et Célia Houdart, se donne à lire une littérature du sensible qui cherche à étreindre l’atome, à rendre le récit physique et politique. La littérature est un sentiment : telle est la loi du moment post-littéraire qui est le nôtre.

17 h : Jean Rouaud
La « Loire Inférieure » et l’Histoire, en désordre et en profondeur.
Entretien autour des Champs d’honneur et d’Un peu la guerre
Ces deux œuvres se répondent : unité de ton, humour omniprésent, subtile légèreté constituent son viatique quand le risque serait l’enlisement ou le naufrage.
Travaillant toujours à davantage « débrider son écriture », Jean Rouaud parvient, sans jamais perdre le fil, à vagabonder librement au fil des siècles, des associations d’idées,
des anecdotes historiques et familiales, et des allusions littéraires : une sorte de « vie poétique ».

21 h 30 : Perrine Lachenal, Pierre Senges et Arnaud Sauli. Retour de Résidences.
Au printemps dernier, l’anthropologue, l’écrivain et le cinéaste ont tous trois, inauguré la première Résidence partagée de Lagrasse autour du thème La Frontière. Ils viennent ce soir raconter cette expérience.

Samedi 3 novembre

11 h : Table ronde
Écriture du moi, et du monde


15 h : Michel Jullien
Ignorer, écrire
L’Île aux troncs a pour cadre Valaam (Russie), début des années 1950. Les protagonistes sont des vétérans de la Grande Guerre Patriotique ; certains sont réels. Entre Histoires du moi et Histoires du monde, le récit penche franchement du second côté. Pourtant, les déportations sur cette île ne sont pas documentées, les archives n’ont pas été ouvertes. On sait peu, ou rien. Dès lors, comme substitut, comme paradoxe, la composition du récit puise moins à l’Histoire qu’à l’imagination, c’est-à-dire à “un moi” des plus réceptifs. Écrire, ignorer ce sur quoi on se penche tout en sachant qu’on l’ignore, c’est écrire au plus près de soi-même, pas à pas.

17 h 00 : Jean-Yves Laurichesse
Carrefour d’histoire(s), la place du grand-père et de Claude Simon.
Entretien autour de Place Monge.
Liant histoire collective et personnelle donnant à voir la Grande Guerre sous un angle plus intime et émouvant à travers de « pauvres archives » : lettres, cartes postales et photographies. Les étudiants chercheront comment Jean-Yves Laurichesse a compris ses missions conjointes d’héritier et d’écrivain. Ils évoqueront cette place parisienne « lieu même des coïncidences » puisque s’y croisent histoires littéraire (Claude Simon y vécut et Jean-Yves Laurichesse lui rendit visite), collective et familiale.

21 h 30 : Soirée lecture
Mise en voix et musique par les étudiants de l’université Jean-Jaurès de Toulouse, des textes des auteurs invités.

Dimanche 4 novembre
11 h : Projection
Pierre Bergounioux, la passion d’écrire
Film documentaire de Sylvie Blum, 2017, 52 mn
Pierre Bergounioux écrit pour les morts, pour ceux de la région d’où il vient, la Corrèze du sud. L’écrivain nous fait visiter son royaume ingrat, sec, replié sur lui-même où il a été heureux, un royaume habité aujourd’hui par les fantômes. Les villages presque vides, les cimetières, tout ce qui résonne avec la dureté âpre du plateau de Millevaches.

15 h : Jean-Michel Espitallier
Entretien autour de La Première année
Une visite guidée dans l’univers de Jean-Michel Espitallier, son cabinet de curiosité, son atelier, ses sources d’énergie, ses salles d’archives, sa gare de triage et ses géographies. Ou comment (et pourquoi !) travaille cet écrivain inclassable.
16 h 30 : Débat général de clôture

Aller en haut