Banquet de printemps 2011

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Le Banquet du livre de printemps 2011

L'Italie aujourd'hui. Littérature, spectacle et langage politique.

du vendredi 3 juin au dimanche 5 juin

rencontres | tables rondes | cinéma
lectures | soirée musicale | librairie

« À chaque fois que le langage est en jeu, la situation devient politique par définition, parce que c’est le langage qui fait de l’homme un être politique. » Hannah Arendt, La Condition humaine.

Le rideau est en train de tomber sur la tragédie à l’italienne. En s’effondrant, le régime de Berlusconi arrachera tout sur son passage et découvrira les racines qu’il avait pourries. Ainsi, l’Italie vit, comme d’autres pays d’Europe, des temps troublés et inquiétants.

La langue italienne – et la littérature, qui tente, livre après livre de la réinventer – semblent ébranlées par ces crises et ces doutes.

Hormis la langue, ce qui rassemble sans doute les écrivains italiens contemporains, c’est ce rapport inquiet et inquiétant à la langue d’une communauté à un moment de son histoire.

Ce rapport à l’histoire, au patrimoine culturel et à sa transmission, cette intimité avec les forces du passé (Pasolini), cette ironie qui se juche sur les épaules des géants : ce fut, longtemps, la séduction italienne. Qu’est-elle devenue quand les formes du présent interdisent un rapport vrai à ce qu’il y a maintenant comme à ce qu’il y eut jadis ? (Martin Rueff).

« Aujourd’hui c’est impossible, je crois, pour un écrivain italien, d’arriver à s’abstraire de la sensation de répulsion, de la vulgarité généralisée qui est aujourd’hui la carte de visite de mon pays », écrit en écho Roberto Ferrucci.

Puisant dans l’histoire récente ou plus lointaine de leur pays pour repenser un présent plus digne, les écrivains, traducteurs et cinéastes invités de ce Banquet de Printemps, dressent un portrait en marche d’un pays si proche.

Le programme

vendredi 3 juin 2011

16 h 30 – « Ceux qui croiront parler leur langue parleront la mienne », conférence introductive par Martin Rueff

18 h  – Rencontre avec Silvia Bonucci (Retours à Trieste) et Roberto Ferrucci (Ça change quoi) – Présentation de leurs livres – Lectures par Mélanie Traversier

21 h 30 – Soirée cinéma autour de Carmelo Bene, avec Jean-Paul Manganaro

samedi 4 juin 2011

11 h – Une évocation du cinéaste et dramaturge Carmelo Bene, par Jean-Paul Manganaro et Jean-Louis Comolli

15 h – « La langue résiste » – rencontre avec les romanciers Silvia Bonucci, Roberto Ferrucci et Giorgio Vasta, ainsi que l’éditrice Lorenza Pieri, animée par Martin Rueff

16 h 30 – Rencontre avec Giorgio Vasta autour de son roman Le Temps matériel – Lecture par Mélanie Traversier

18 h – « Histoire et politique », entretien de Carlo Ginzburg avec Patrick Boucheron

21 h – « Fellini romance », par Jean-Paul Manganaro et Jean-Louis Comolli

dimanche 5  juin 2011

11 h : Atelier cuisine italienne, avec le chef Thibault Olivier

14 h 30 – « Littérature et politique » – rencontre avec les romanciers Silvia Bonucci, Roberto Ferrucci et Giorgio Vasta, animée par Martin Rueff

16 h – Conversation entre Carlo Ginzburg, Jean-Louis Comolli et Martin Rueff, autour de la projection du film de Jean-Louis Comolli, L’Affaire Sofri (2001)

Invités

Les auteurs et éditeurs italiens

Silvia Bonucci  est romancière. Après un long séjour en France, elle vit désormais à Rome où elle travaille comme traductrice. Son roman, Retours à Trieste est paru en traduction française (Seuil, 2007). Elle est l’une des initiatrices du mouvement des Girotondi en protestation contre les dérives du gouvernement Berlusconi.

Roberto Ferrucci est né à Venise. Il est écrivain, traducteur, journaliste et vidéaste. Il a publié en traduction française deux romans : Ça change quoi (Seuil, 2010) qui évoque la tragédie du  G8 à Gènes, en juillet 2001. Suite à une résidence à Saint-Nazaire, il fait paraître Sentiments subversifs (éd. Meet, 2010).

Carlo Ginzburg est professeur à l’École Normale Supérieure de Pise, après avoir enseigné à l’université de Bologne, puis à Los Angeles (UCLA). Spécialiste des procès de l’Inquisition, il est un représentant majeur de la « microhistoire ». Il a reçu le Prix Aby Warburg en 1992. Ses livres ont été traduits en 13 langues. Entre autres, sont parus chez Verdier : Le Juge et l’historien – Considérations en marge du procès Sofri (rééd. poche, 2007), Le Fil et les traces (2010), traduit par Martin Rueff.

Ancien leader de « Lotta continua », groupe d’extrême gauche des années 60, Adriano Sofri a été accusé sur dénonciation en 1988 d’avoir fait tuer le commissaire Calabresi, mort en 1972. Au terme d’une interminable série de jugements contradictoires, Sofri est condamné à 22 ans de prison, lui qui a déclaré avoir toujours été étranger au terrorisme. Son livre Les Ailes de plomb est paru en français (Verdier, 2010). Dans Le juge et l’Historien, Carlo Ginzburg a montré en quoi dans cette affaire on retrouve maints aspects des procès en sorcellerie.

Lorenza Pieri travaille aux éditions Minimum Fax, éditeur indépendant, installé à Rome, et qui a publié Il Tempo Materiale de Giorgio Vasta.

Giorgio Vasta est né à Palerme. Il vit et travaille à Turin. Son 1er roman. Le Temps matériel, publié en 2008 chez Minimum Fax, connaît un vif succès ; il est traduit en français chez Gallimard (2010). Il publie en 2010 son 2nd roman, Spaesamento, (Éd. Laterza).

Les traducteurs et théoriciens

Patrick Boucheron est historien. et écrivain. Après avoir enseigné  à l’E.N.S. de Fontenay/Saint-Cloud, il est maître de conférence à l’Université de Paris I et membre de l’Institut universitaire de France. Son domaine de recherche est l’Italie médiévale — ses villes, ses princes, ses artistes — mais aussi l’écriture de l’histoire aujourd’hui. Il a dirigé la publication de l’ouvrage L’Histoire du monde au XVe siècle (Fayard, 2009). Il est l’auteur d’un récit, Léonard et Machiavel (Verdier, 2008).

Jean-Louis Comolli est réalisateur : films de fiction (La Cécilia, 1975), documentaires (L’Affaire Sofri, 2001 ; Le Peintre, le poète et l’historien, 2005). Théoricien de l’image, il publie chez Verdier Voir et Pouvoir (2004) (Prix Film Critica, Italie, 2005) et Cinéma contre spectacle (2009).

Jean-Paul Manganaro enseigne la littérature italienne contemporaine. Essayiste et traducteur, il a publié aux Éditions Dramaturgie le volume collectif Carmelo Bene (1977). Il a traduit les Œuvres complètes de Carmelo Bene (t. I et II), Éd. P.O.L.), et a publié Federico Fellini. Romance (P.O.L., 2009).

Né en 1937 et mort à Rome en 2002, Carmelo Bene compte parmi les plus grands créateurs italiens des années 60 à 90. Il fut écrivain réalisateur, dramaturge et metteur en scène. Les éditions P.O.L. ont publié son roman, Notre-Dame des Turcs (2003) et son Théâtre (2004).

Martin Rueff est poète, critique, philosophe et traducteur, il enseigne aux universités de Bologne et de Genève. Il dirige la collection Terra d’altri  aux éditions Verdier. Il se consacre à la poésie italienne, mais aussi aux œuvres de pensée. Il publie en 2008 chez Verdier la traduction du recueil d’Eugenio de Signoribus, Ronde des convers.

Il a traduit des essais comme ceux de Giorgio Agamben et de Carlo Ginzburg.

Il écrit de la poésie et a publié, entre autres, Icare crie dans un ciel de craie (Belin, 2008).

Mélanie Traversier est chercheuse à l’École française de Rome, et travaille sur l’histoire de la musique et des spectacles dans l’Italie du 18e siècle. Gouverner l’opéra : une histoire politique de la musique à Naples, 1767-1815.

Parallèlement, elle est élève au cours Florent et exerce une activité de comédienne.

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