Banquet de printemps 2012

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Le Banquet du livre de printemps 2012

Histoire(s) Allemande(s)

du vendredi 18 mai au dimanche 20 mai 2012

rencontres | tables rondes | cinéma
lectures | soirée musicale | librairie

Durant ces trois journées, nous questionnerons les littératures de langue allemande aujourd’hui (Allemagne, Autriche, Suisse), dans leur rapport à l’histoire du 20e siècle, marquée en particulier par le nazisme et la shoah, et la «chute du Mur».

L’Allemagne n’est pas une, mais plurielle. Et de même, la littérature de langue allemande, laquelle dépasse la seule Allemagne, et possède, au meilleur de ses traditions, une vocation européenne.

De nombreux écrivains contemporains contribuent fortement à illustrer ce décentrement, par leur situation historique, linguistique, géographique, etc. Et la lecture de leurs livres constitue un des éléments de compréhension critique de l’Allemagne, des autres pays germanophones et des discours contemporains. Plusieurs d’entre eux sont invités au Banquet.

Le programme

vendredi 18 mai 2012 : L’Allemagne face à l’Histoire

10 h :   Ouverture de la librairie et du bistrot du Banquet

16 h :   Histoire(s) allemande(s), conférence introductive de Jean-Yves Masson

17 h 30 : Lectures par le comédien Serge Renko

18 h :   L’Allemagne, Paul Celan et la langue allemande après le nazisme : Conférence d’Andréa Lauterwein
Lectures par le comédien Serge Renko

21 h 30 : la comédienne Nathalie Richard lit Animaux, pièce comique et satirique d’Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature. Avec les traducteurs Dieter Hornig et Patrick Démerin.

samedi 19 mai 2012 :  «La littérature est une lutte contre le crime» (W. Kofler)

10 h :   Ouverture de la librairie et du bistrot du Banquet

11 h :   Hommage à Werner Kofler, par Bernard Banoun, son traducteur,  suivi de la projection du film (en allemand) de W. Kofler, Au musée (1993, 30’), tiré de son livre Derrière mon bureau (éd. Absalon, 2010). Lecture d’un extrait en français

15 h :   Rencontre avec le romancier Alain Claude Sulzer, animée par son éditrice française, Jacqueline Chambon
Lectures par le comédien Serge Renko

17 h 30 : Rencontre avec le romancier Josef Winkler, animée par Bernard Banoun et Jean-Yves Masson
Lectures par le comédien Serge Renko

21 h :   Concert-lecture, à l’église Saint-Michel de Lagrasse. Hommage à Gert Jonke, écrivain et musicologue
Présentation de G. Jonke par Uta Müller, sa traductrice
Lectures par Serge Renko d’un choix de textes
Pièces musicales pour orgue par Isabelle Désert

dimanche 20 mai 2012 : Regards décentrés sur l’Allemagne

10 h : Ouverture de la librairie et du bistrot du Banquet

11 h :   Table ronde : Littérature et histoire(s) allemande(s) avec Peter S. Jungk, Alain Claude Sulzer, Josef Winkler, animée par Jacqueline Chambon et Jean-Yves Masson

14 h 30 : L’impossible retour. De 1945 à aujourd’hui : histoires juives et Histoire allemande : Conférence d’Olivier Guez

16 h :   Rencontre avec le romancier Peter Stephan Jungk, animée par Jacqueline Chambon
Lectures par le comédien Serge Renko

Invités

Les écrivains de langue allemande

Peter Stephan Jungk est né en 1952 en Californie ; il a grandi à Vienne, puis à Berlin, et vit depuis 1988 à Paris. Scénariste, auteur de pièces radiophoniques, il a écrit plusieurs romans, tous traduits en anglais. Sont parus en traduction française chez Jacqueline Chambon : La Traversée de l’Hudson (2007), Le Roi d’Amérique (2009), évocation romanesque de Walt Disney et, en mars 2012, Le Cœur électrique.

Alain Claude Sulzer, né en 1953 à Riehen, est un romancier suisse germanophone. Trois de ses livres sont parus en français chez Jacqueline Chambon. A. C. Sulzer parvient, dans chacun de ses livres, à recréer une époque, une histoire sociale derrière la fiction sentimentale. Un garçon parfait (Prix Médicis étranger 2008) se déroulait en 1933 dans un palace suisse dont les clients fuyaient l’Allemagne nazie. Leçons particulières évoquait le temps du rideau de fer. Une autre époque brosse un tableau glaçant des années 1950, dans une Europe qui traite les homosexuels comme des malades (…) (Christine Ferniot, Télérama).

Josef Winkler : Rien ne destinait ce fils de paysans autrichiens, né dans une ferme des Alpes de Carinthie en 1953, à devenir l’un des grands écrivains de sa génération. Rien, sinon une secrète et farouche volonté de témoigner de la cruauté du monde dans lequel il a grandi, de l’asservissement des êtres aux codes de la religion. Six de ses romans ont été publiés en traduction française aux éditions Verdier, dont Langue maternelle, paru en 2008.

Les auteurs, éditeur, essayistes et traducteurs                                         

Bernard Banoun est né en 1961. Il est professeur de littérature allemande à l’université de Paris-Sorbonne. Il traduit notamment Werner Kofler (ainsi : Derrière mon bureau, Éd. Absalon, 2010), Josef Winkler (entre autres, Langue maternelle, Verdier, 2008) et Yoko Tawada (Le Voyage à Bordeaux, Verdier, 2009).

Patrick Démerin est l’auteur de plusieurs essais sur l’Allemagne et les relations franco-allemandes, et a traduit de nombreux auteurs de langue allemande, principalement de théâtre. Il a été parmi les pionniers de l’aventure de la chaîne de télévision Arte. Il a pubié un roman : Le Cimetière des ânes (Julliard, 2002). En dernier lieu, il a co-traduit Restoroute /Animaux d’Elfriede Jelinek (Éd. Verdier, 2012).

Jacqueline Chambon est née à Nîmes. Après des études de philosophie (elle est spécialiste du philosophe allemand Adorno), elle fonde en 1987 sa maison d’édition qui excelle dans la littérature étrangère de qualité, en particulier de langue allemande (Jacqueline Chambon a traduit elle-même tout Keyseling). Dès le début, elle parie sur Elfriede Jelinek. Son premier succès : La Pianiste d’Elfriede Jelinek. Elle aura également fait connaître en France Alain Claude Sulzer, Prix Médicis étranger 2008.

Olivier Guez, né à Strasbourg en 1974, réside à Paris, après avoir vécu quatre ans à Berlin. Il travaille régulièrement pour Le Monde, Politique Internationale ; il est correspondant du Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il a publié plusieurs essais dont La Chute du Mur (Le Livre de poche, 2011) et L’Impossible retour : une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 («Champs Histoire» Flammarion, 2009), Prix du livre d’histoire et de recherches juives 2007.

Dieter Hornig est né à Wiener Neustadt, Autriche, en 1954. Après des études à Vienne, il vit en France et est traducteur littéraire depuis 1979. Maître de conférences à l’Université Paris 8. Il est l’auteur de nombreuses publications sur la littérature autrichienne, dont : Jelinek, une répétition (avec Françoise Lartillot), (Peter Lang 2009). En dernier lieu, il a co-traduit Restoroute /Animaux d’Elfreide Jelinek (Éd. Verdier, 2012).

Andréa Lauterwein, née à Zurich en 1969, vit à Paris où elle enseigne à l’université Sorbonne Nouvelle. Spécialiste de la culture allemande, elle est l’auteure de Essai sur la mémoire de la Shoah en Allemagne Fédérale (Éd. Kimé, 2005) et de Paul Celan (Éd. Belin, 2005). Elle a publié Anselm Kiefer et la poésie de Paul Celan en 2006 aux éditions du Regard, Prix Artcurial du livre d’Art contemporain.

Jean-Yves Masson est né en 1962 en Lorraine, à la frontière allemande. Professeur à l’université Paris IV Sorbonne. Poète, écrivain et traducteur, il dirige la collection « Der Doppelgänger » aux éditions Verdier (littératures germaniques). Il a reçu le Prix Goncourt de la nouvelle 2007 pour Ultimes vérités sur la mort du nageur (Verdier 2007). Il a notamment traduit plusieurs livres d’Hugo von Hofmannsthal, sur lequel il a publié un essai.

Uta Müller est née à Stuttgart, elle vit à Grenoble où elle enseigne, en tant que professeure agrégée d’allemand. Elle est la traductrice du grand romancier et musicologue autrichien, Gert Jonke, mort en 2009, dont elle a publié tous les livres en français. Elle traduit également Ilse Aichinger et Wolfgang Hildesheimer.

Lectures

Serge Renko a été l’un des acteurs préférés d’Éric Rohmer, pour qui il joue le rôle principal dans Triple Agent (2004). Au théâtre, il a joué notamment dans Et nos corps si capables se mirent à danser (mise en scène Laure Salama, 2008). En 2012, il incarne le marquis de la Chesnaye dans Les Adieux à la reine, de Benoît Jacquot.

Outre les auteurs présents, Serge Renko lit Gert Jonke. Cet écrivain est né en 1946 à Klagenfurt et décédé en 2009. Il figure parmi les créateurs les plus originaux qu’ait produits l’Autriche ces trente dernières années. Il est l’un de ceux qui ont su le plus nettement affirmer le droit du conteur à la poésie et à une maîtrise pour ainsi dire musicale de l’écriture.

« Un grand magicien de la langue, un des plus grands. Il jouait avec la langue comme les enfants jouent avec des bulles de savon, mais ses bulles à lui ne contenaient pas de l’air, elles contenaient une pensée précise et complexe, et il n’était pas non plus un enfant, même si la langue lui procurait toujours une joie d’enfant. À partir de deux ou trois mots jetés sur une feuille, il savait faire naître tout un univers, tel un musicien de jazz qui, à partir d’un thème simple, crée une improvisation complexe aux multiples ramifications.» (E. Jelinek).

Nathalie Richard est actrice au cinéma chez Jacques Rivette, Cédric Klapisch, Olivier Assayas, Michael Haneke, Ilan Duran Cohen, etc. Elle est aussi l’une des personnalités féminines les plus marquantes du théâtre : Jean-Pierre Vincent, André Engel, Yves Beaunesne, etc. l’ont dirigée sur scène. On l’a vue en 2010, dans la cour d’honneur du palais des Papes d’Avignon, au côté de Denis Podalydès dans La Tragédie du roi Richard II mise en scène par Jean-Baptiste Sastre.

Nathalie Richard lit Animaux d’Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature, est née en Styrie (Autriche) en 1946, et partage son temps entre Vienne et Munich. Romancière et dramaturge, la plupart de ses livres traduits en français sont publiés par Jacqueline Chambon. La Pianiste a été adapté au cinéma par Michael Haneke et le film primé à Cannes. Animaux est une pièce créée à Vienne en 2007, qui se compose de deux monologues satiriques. Une femme bourgeoise totalement soumise à son amant. Au bout de cette logique : la prostitution. Le jeu théâtral repose sur la puissance subversive du langage qui révèle la monstruosité du monde contemporain.

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