Banquet de printemps 2016

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Le Banquet du livre de printemps 2016

Le Liban : si proche, si lointain

du vendredi 6 mai au dimanche 8 mai

rencontres | tables rondes | cinéma
lectures | soirée musicale | librairie

Ce Banquet vise à faire mieux connaître ce pays si attachant, à travers sa vie littéraire et artistique, marquée par la blessure profonde de la guerre civile, mais aussi par une immense vitalité et une pluralité très riche.
De fait, la guerre civile guerre civile qui s’est déroulée entre 1978 et 1990 a profondément marqué les esprits et notamment les créateurs. Dans le même temps, le Liban est une terre de haute culture et d’ouverture au monde – on pourrait dire que ce pays constitue une passerelle entre l’Orient et l’Occident.
Ainsi, le Liban entretient un pluralisme linguistique et culturel qui se traduit, en littérature, par une grande richesse créatrice. Ce petit pays donne le jour à de nombreux écrivains dans trois langues : l’arabe, l’anglais et le français. La littérature libanaise d’aujourd’hui revêt connaît ainsi un foisonnement impressionnant. En témoigne partiellement le nombre croissant des traductions en français et aussi dans d’autres langues.

Organisé en partenariat avec le Département de l’Aude qui développe des relations privilégiées avec le Liban.

Le programme

Vendredi 6 mai 2016 

15 h : « Un parcours de cœur à travers la littérature libanaise, ses thèmes et ses langues, ses obsessions et ses fondements », par Cathie Barreau
Lecture par l’auteur

16 h 30 : Rencontre Jabbour Douaihy : « Décomposition sociale, vitalité culturelle du Liban ».
Lecture par l’auteur

18 h 30 : Conférence de Valérie Dumontet, vice-présidente du Conseil départemental : « Les liens entre l’Aude et le Liban »

21 h 30 : Soirée cinéma : projection de deux films documentaires de Maher Abi Samra :
Rond Point Chatila. Documentaire, 2004. 52’ – Chacun sa bonne (A maid for each). Documentaire, 2016. 52’. Présentation par Maher Abi Samra et Dima El-Horr.

Samedi 7 mai 2016 

11 h : Table ronde avec les écrivains libanais et la participation d’André Viola, Président du Conseil départemental de l’Aude : « Cultures occidentale et orientale, individu et communauté : inévitable confrontation ou possible réconciliation ? »

15 h : Rencontre avec Randa Sadaka : « Vivre dans un pays dont on est si proche et si différent ».
Lecture par l’auteur

16 h 30 : Conversation avec Iskandar Habache, animée par Cathie Barreau : « La poésie face à la guerre »
Lecture par l’auteur

18 h : Rencontre avec Diane Mazloum : « La jeune génération entre mémoire et oubli, entre tradition et cosmopolitisme »
Lecture par l’auteur

21 h 30 : Soirée musicale : Concert de Mawaran : « Chant du Liban ». Dans le cadre du Festival « Les toubadours chantent l’art roman en Languedoc-Roussillon » 

Dimanche 8 mai 2016

11 h : Table ronde : « La vie littéraire, intellectuelle et artistique au Liban », avec les écrivains libanais et Cathie Barreau

15 h : Rencontre avec Hyam Yared : « la tentation de l’amnésie, la mémoire nécessaire »
Lecture par l’auteur

16 h 30 : Conversation avec Iman Humaydan : « Un destin au féminin : écrire la guerre et la souffrance de la perte »
Lecture par l’auteur

Les écrivains invités

À ce jour, les écrivains qui ont confirmé leur venue sont les suivants ; la liste n’est pas exhaustive.

Cathie Barreau est l’auteure de cinq ouvrages (roman et poésie) parus aux éditions Laurence Teper : Le Journal secret de Natalia Gontcharova (2006), souvent adapté au théâtre, Trois jardins (2006), Les Premières Choses mais les oiseaux, récit poétique (2009), Écoute s’il neige (2009), Visites aux vivants (prix Marguerite Audoux 2007), et d’un journal de résidence d’écriture, Refuge sacré (Publie.net/papier, 2012). Elle participe au collectif d’écrivains remue.net. Fondatrice et directrice de la Maison Gueffier, lieu de résidence d’écrivains et d’atelier de lecture-écriture de 1994 à 2008 à La-Roche-sur-Yon, elle est désormais directrice de la Maison Julien Gracq à Saint-Florent-le-Vieil en Pays de Loire.
Cathie Barreau, auteure française, entretient des liens privilégiés avec le Liban et la littérature contemporaine de ce pays. Elle y séjourne régulièrement pour des ateliers d’écritures et des rencontres littéraires. Cathie Barreau est membre du comité littéraire de la Maison internationale des écrivains de Beyrouth.
En 2014, elle a publié aux éditions Buchet Chastel un roman remarqué, Comment fait-on l’amour pendant la guerre ?
Le roman se partage entre la France et le Liban, entre Nantes et Beyrouth, entre deux histoires d’amour.  À Nantes, Donatienne, qui est écrivain, vit une passion à distance avec Jad, journaliste à Beyrouth. On découvre leur histoire à travers les mails enflammés qu’il lui envoie, tandis qu’elle-même cherche à écrire l’histoire des guerres qui se mêlent en elle : celle du Liban, mais aussi les deux Guerres mondiales vécues par ses ancêtres, et dont Nantes porte encore les stigmates.
« Comment fait-on l’amour pendant la guerre ? » Cette question universelle revient comme un leitmotiv tout au long du texte pour dire l’absence, l’amour, les disparitions. A Nantes, Donatienne, qui est écrivain, vit une relation à distance avec Jad, journaliste à Beyrouth. Elle cherche à écrire l’histoire des guerres qui se mêlent en elle – celle du Liban, mais aussi celles vécues par ses ancêtres – et invente ainsi l’histoire de Kamila et de Charbel, amants clandestins (elle est musulmane, il est maronite) dans le Beyrouth des années 1980 déchiré par la guerre civile.
Un roman à l’écriture délicate, hanté par les tragédies du Liban, où l’urgence de vivre résonne à chaque page.

Jabbour Douaihy est né en 1949, à Zhgarta (Liban Nord). Professeur de littérature française à l’Université libanaise de Tripoli, traducteur et critique à L’Orient littéraire, il compte parmi les grands acteurs culturels du pays. De 1995 à 1998, il participe aux côtés de Samie Kassir à l’aventure éditoriale de L’Orient-Express.
Équinoxe d’automne (‘I’tidâl al-kharîf, 1995) a été traduit en français par Naoum Abi-Rached (AMAM-Presse du Mirail, Toulouse, 2000), ainsi qu’en anglais. L’auteur a publié chez Actes Sud Rose Fountain Motel (2009), Pluie de juin (2010), nominé en 2008 pour le Booker Prize arabe, Saint Georges regardait ailleurs (2013, prix du Roman arabe) et Le Quartier américain (2015).
Dans ce dernier roman, le personnage central, Abdel-Karim, est issu d’une famille de notables musulmans, les Azzâm, qui a longtemps dominé la vie politique à Tripoli. Après des études dans un lycée chrétien, il mène une vie de patachon. On le marie à une fille de nouveaux riches ; l’affaire se solde par un divorce. Puis la guerre le propulse à Paris, où il vit une brûlante histoire d’amour avec une ballerine serbe. La soudaine disparition de celle-ci le renvoie dans sa ville natale, en plein désarroi. Là, il retrouve Ismaïl, dont la mère travaille comme femme de ménage chez les Azzâm, et qui vit dans le « Quartier américain », l’un des plus pauvres et délabrés de Tripoli. Après l’invasion américaine de l’Irak en 2003, des prédicateurs y recrutent des candidats au djihad, et Ismaïl est chargé de mener un attentat-suicide près de Bagdad…
À travers ces destins croisés, c’est l’histoire récente de toute une ville qui nous est contée, dans un roman à la fois riche et concis où rien n’est superflu. L’auteur parvient admirablement à restituer les antagonismes de classes et de générations, la décomposition de l’élite traditionnelle, les élans brisés de la jeunesse et l’irrésistible ascension de l’islamisme radical, tout en célébrant le vieux fonds de courage et de bon sens populaires qu’incarne une modeste et émouvante femme de ménage.

Iskandar Habache est né en 1963 à Beyrouth où il réside actuellement. C’est un poète de langue arabe, peintre et traducteur.
Il a créé en 1985 avec Chebib El Amine la revue Microbes qui prendra fin, après la parution de 6 numéros, en 1987. De 1986 à 1987 il est membre du comité de rédaction de la revue Al Akhire Awalan. En 1988 il participe avec Chebib El Amine et Mohamad Chamsseddine (peintre) à la création de la revue AIE. Il est écrivain et critique littéraire à Assafir, un des principaux quotidiens du monde arabe, notamment critique de poésie depuis 1989.
Il a traduit et présenté plusieurs poètes français, comme Pierre Reverdy, Guillevic, Jean Tortel, René Char, André Du Bouchet, Jacques Dupin, Marie Étienne, Gérard Arseguel, Jean-Pierre Ostende, Jean-Charles Depaule, Nadine Agostini, Jacques Roubaud, Bernard Noël, Francis Ponge, Lionel Ray, etc., ainsi que des poètes américains, portugais…
Il a publié des recueils de poésies, plusieurs essais et des récits de voyages (Damas, Bagdad, Rome).
Avec Hassan Abdallah, Paul Chaoul, Jean-Charles Depaule, Éric Giraud, Anne Parian, Alain- Christophe Restrat, Abdo Wasen, il a participé en septembre 2001 à l’atelier de traduction import /export, Beyrouth /Marseille du CiPM, Centre international de poésie de Marseille, où il a été accueilli la même année en résidence.
En langue française, sont publiés : Quelques pointes de nuit, (traduit de l’arabe par Jean-Charles Depaule), Éd. du cipM, coll. « Le Refuge », 2003 ; Avoir 20 ans à Beyrouth, (texte en français avec les photos de Michel Bousquet), Éd. Gallimard / Alternatives, 2000.
Par ailleurs, des extraits de Trois phrases ténébreuses, traduits de l’arabe par Lotfi Nia, ont été publié par le site littéraire Internet, Remue.net.

Iman Humaydan (anciennement Humaydane-Younes) est née à Ayn Enoub au Liban en 1956. Elle vit actuellement entre Paris et Beyrouth. Après des études d’anthropologie à l’Université américaine de Beyrouth, elle consacre sa recherche aux disparus de la guerre civile. Dans le même temps, elle entame un travail d’écriture romanesque, en langue arabe. En 1997 paraît Baa Mithl Beith Mithl Beirut (éditions al-Mâsar). Traduit en français par Valérie Creusot sous le titre Ville à vif (Verticales, 2004), il bénéficie d’une critique élogieuse. Tût Barri (Mûriers sauvages) paraît trois ans plus tard alors que les Belles étrangères font honneur au Liban (Douze écrivains libanais, Verticales, 2007). Son troisième roman, D’autres vies, publié en 2010 aux éditions Arrawi à Beyrouth, sort dans une traduction de Nathalie Bontemps, parue chez Verticales. Ces trois fictions ont fait l’objet de traduction en langue anglaise, italienne, allemande et bientôt néerlandaise.
À propos de D’autres vies : Été 1995, aéroport de Mombasa. Myriam, une Libanaise druze installée avec son époux anglais au Kenya, retourne pour un bref séjour à Beyrouth, sa ville natale quittée il y a quinze ans. Là-bas, il lui faudra solder les comptes du passé, s’occuper de la maison dont elle est l’unique légataire depuis la mort de son frère pendant la guerre civile, revisiter l’histoire familiale, retrouver Olga sa chère amie malade, faire le deuil du grand amour de sa vie, Georges, qui devait s’exiler avec elle en Australie mais ne l’a jamais rejointe, et pourquoi pas, tout recommencer avec Nour qu’elle vient de rencontrer à l’aéroport.
D’autres vies brasse souvenirs amoureux et intimes selon une logique circulaire, digressive, hypnotique. Imane Humaydane, par sa prose drue et sensuelle, réunit les fragments éparpillés de la mémoire de son héroïne. Elle interroge à travers ce destin au féminin ce que l’on perd en s’expatriant mais aussi ce que l’on croit recouvrer à l’heure du retour.
Iman Humaydan vient de publier en langue arabe son 4e roman, « 50 grammes de paradis », dont la parution en langue française est prévue chez Verticales à la fin de l’année 2016.

Diane Mazloum naît à Paris et grandit à Rome. Elle vit actuellement à Beyrouth. « Je suis née à Paris et j’ai grandi à Rome où j’y ai fait toute ma scolarité dans une école française. J’ai commencé des études d’astrophysique à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, ensuite je me suis tournée vers le design à l’Université américaine de Beyrouth. En 2009, j’ai publié un récit graphique, Nucléus en plein cœur de Beyrouth City. »
« La recherche et la création, c’est ce qui me définit le plus », déclare-t-elle dans Libération. Après l’obtention d’un bac scientifique, elle quitte Rome pour l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. Tandis que ses parents et sa petite sœur sont joailliers, Diane se rêve en astrophysicienne. Mais « Paris, c’était trop grand pour moi et j’étais la seule fille en classe. Alors que j’étais très forte dans ce domaine, j’ai préféré rentrer à Rome. ». Mais elle part très vite ensuite pour le Liban et s’inscrit à l’université américaine de Beyrouth en graphique design. Nouvelle vie : « J’ai vécu quatre années extraordinaires, les plus belles de ma vie. J’ai étudié Bourdieu, Walter Benjamin… Le côté créatif se mêlait au théorique. »
Ses études finies, elle reste à Beyrouth et décide de raturer une partie de son passé pour reconfigurer l’avenir : « J’ai brûlé une grosse partie de mes souvenirs pour m’alléger et avancer. » En 2006, le bruit des bombes qui explosent à quelques kilomètres de son domicile constitue l’autre déclencheur du feu de cheminée. « Si je dois fuir tout de suite, qu’est-ce que j’emmène avec moi ? » s’interroge-t-elle. Elle numérise les choses importantes. Björk, Radiohead, Pink Floyd en tête.
Diane Mazloum, dont les parents sont chrétiens ne concède aucune croyance sinon celle en « une force supérieure ».
Publications en français : Beyrouth, la nuit, roman (Stock, 2014) ; Nucleus, en plein cœur de Beyrouth city, roman (Revue Phénicienne, 2009).
À propos de Beyrouth, la nuit : Beyrouth, au crépuscule. La ville se prépare à regarder le match Allemagne-Ghana de la Coupe du monde de football 2010. Au cours de la nuit, six personnages, filles et garçons, se croisent, s’esquivent, se frôlent, s’aiment, se perdent dans ce Beyrouth de tous les excès, entre Occident et tradition, boîtes de nuit à ciel ouvert et diodes opalescentes des écrans de portable, de télévision : ces lumières artificielles des oiseaux nocturnes que sont les protagonistes de ce Bonjour tristesse du Liban. Diane Mazloum signe un premier roman contemporain et intimiste, où ces « bébés de la guerre » jouent à l’amour et à la mort. Une génération ultra-connectée mais sans attaches, décrite dans une langue sensuelle, comme si Beyrouth était une peau humaine, blessée de fines cicatrices presque invisibles mais terriblement réelles.

Randa Sadaka est auteure et journaliste. Après avoir eu son Master 1 en Droit International et Communautaire à Paris, elle rentre au Liban en 2011 et collabore avec plusieurs magazines de langue française. Elle prend donc activement part à la promotion de la langue française puisque l’écriture est son outil d’expression, inspirée de nombreuses rencontres et de l’observation de la société. Rédactrice en chef de PICTORAM, revue culturelle annuelle de la fondation RAM, responsable de la rubrique culturelle de Masculin (version papier) depuis 2012, elle publie son premier roman Nour entre ombres et lumières (Éd. Revue Phénicienne) et obtient, à 30 ans seulement, le Prix France-Liban pour ce premier ouvrage.
Dans son écrit qui relate, pour simplifier les choses à l’extrême, le choc culturel de Nour à son arrivée à Beyrouth, après avoir vécu toute sa vie à Paris, Sadaka semble y mettre beaucoup plus qu’un grain autobiographique.
C’est donc l’histoire d’une jeune fille cultivée, travailleuse, courageuse… mais torturée. Par une crise d’identité qui lui inspire des tirades sur l’appartenance au pas, à un pays, à une société dont le poids des traditions, des us et coutumes lui font perdre les boules. Ou plutôt lui en donnent de graves. Elle n’arrive pas à comprendre cette société qu’elle côtoie et qu’elle déteste parfois. Elle voudrait bien la changer, mais n’y arrive évidemment pas. Elle emmène alors avec elle le lecteur dans ses récits et ses digressions. Et raconte les manigances et les bassesses, l’hypocrisie et la corruption dont elle est témoin en tant que jeune avocate.
Ses déceptions morales, culturelles, mais aussi gustatives doivent trouver écho dans l’esprit de beaucoup de jeunes ayant vécu cette dichotomie, ce déchirement identitaire.
Un écrit à mi-chemin entre le roman et l’essai, comme le note si bien Bahjat Rizk dans la préface, cet ouvrage « document-fiction intègre et sincère, utile et émouvant, qui peut être appréhendé à multiples niveaux… pose une question essentielle : peut-on vivre dans un pays dont on est si proche et si différent ? »
En couverture, un dos nu de Martha Hraoui intitulé « L’évasion ». C’est bien à s’évader que cherche à faire Nour sur le chemin de son retour. À Paris ou à Beyrouth ? En Occident ou en Orient ? Là où la lumière la guidera, sans doute…

Hyam Yared est née en 1975 à Beyrouth où elle vit. Elle grandit dans le milieu de la bourgeoisie chrétienne et étudie la sociologie à l’Université Saint-Joseph. Après avoir envisagé une carrière théâtrale, elle décide à 25 ans de se consacrer à l’écriture. En 2001, elle publie son premier recueil de poésie Reflets de lune qui est couronné par la médaille d’or des Jeux de la francophonie. Dans son premier roman L’Armoire des ombres, publié en 2006, l’œil acéré d’une jeune femme libre de Beyrouth scrute avec lucidité la vérité cachée des femmes d’Orient.
Sous la tonnelle, paru en 2009, est un hommage à sa grand-mère paternelle aux origines arméniennes. Dans ce roman deux portraits de femmes en révolte contre leur milieu, se rencontrent : la grand-mère et la petite fille. Hyam Yared  transmet à ses trois filles l’histoire de ses ancêtres arméniens et leur apprend à être indépendantes. « J’ai conscience de les aider à développer une nature qui sera en contradiction avec les règles du milieu dans lequel elles évolueront ».
Son écriture se construit sur un monde habité par la question de la féminité et de la liberté, harcelé par une violence sans fin.
Publications en français : L’Armoire des ombres, roman ((Sabine Wespieser éditeur, 2006) ; Naître si mourir, poésie (Idée bleue, 2008) ; Sous la tonnelle, roman (Sabine Wespieser éditeur, 2009) ; La Malédiction, roman (Éd. des Équateurs, 2012). Elle publie en 2013 un recueil de poèmes : Esthétique de la prédation (Éd. Mémoire d’encrier). En janvier 2016, elle vient enfin de faite paraître un nouveau roman : Tout est halluciné (Éd. Fayard).

Les artistes invités 

Cinéma

Maher Abi Samra, réalisateur des films documentaires projetés, et Dima El Horr, cinéaste libanaise, présenteront la soirée de cinéma documentaire du vendredi 6 mai à 21 h 30.

Cette soirée offrira la projection de deux films documentaires réalisés par le cinéaste Maher Abi Samra :

Rond Point Chatila. Documentaire, 2004. 52’
Ce film montre des fragments de vie saisis dans un espace délimité : les 150 mètres de la rue principale du camp de Chatila, ainsi que le premier étage de l’hôpital de Ghaza. Il y a l’attente, la cause à défendre, le retour des réfugiés et la révolution. Les personnages racontent des bribes de leur histoire dans le camp. À Chatila le temps est suspendu et ces personnages se figent dans le vide ; ils n’ont plus rien à attendre.
Production Les Films d’ici / Serge Lalou

Chacun sa bonne (A maid for each). Documentaire, 2016. 52’
4 millions de libanais, et 200.000 employés de maison, africains ou asiatiques…
Zein est propriétaire d’une agence de recrutement de domestiques au Liban. Il fait venir des femmes d’Asie et d’Afrique pour qu’elles travaillent dans des maisons libanaises.
À travers les péripéties quotidiennes de l’agence, ce film vise à disséquer tout un système, une logique pleinement intégrée dans le quotidien des Libanais et qui est devenue la norme.
Production Medieoperatorene, Les Films d’ici, Orjouane Productions

Maher Abi Samra né à Beyrouth (Liban) en 1965, est réalisateur de films documentaires.
Il est diplômé de la FEMIS, à Paris, où il a terminé ses études de cinéma. Il a débuté comme photographe, pour des quotidiens libanais, puis pour l’agence Reuters et l’Agence France Presse. Maher Abi Samra sera présent au Banquet.

Filmographie :

  • Chronicle of Returning (Le Syndrome du retour), 52′, 1994
  • Aging on Sea Waves (Bâtir sur des vagues), 26′, 1995
  • Femmes du Hezbollah, 50′, 2000
  • Being in Palestine, 2001, en co-réalisation
  • Inhabitance of Shatila Hospital, 2001
  • My Friend, 7′, 2003, essai-vidéo
  • Rond-Point Chatila, 52′, 2004
  • Mariam, 2006
  • Merely a Smell, 2007
  • We were communists, 2010
  • A maid for each, 2016

Ses films ont été diffusés sur des chaînes de télévision européennes (Arte, CBS, RTF…). Ils ont été programmés et primés dans de très nombreux festivals du monde entier.

Musique 

Mawaran, Chant du Liban
Mawaran
, chant, Pierre Blanchut, santur, Florent Rousset, percussion, Brahim Dhour, oud, violon
Une voix libanaise, grave, profonde, celle de Mawaran, formé dans la pure tradition arabo-andalouse du Moyen-Orient. Compositeur, poète, sont art est né dans les souterrains de la guerre. Il a grandi dans l’exil. Entouré d’instruments classiques d’orient, il crée un climat entre méditation et énergie exultante. Son chant se fraie entre ces deux pôles, le chemin du dévoilement de la conscience, il crie l’impatience des corps en une quête libératoire.

Les enregistrements audios

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