École de la pensée 2018

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Les Stages et séminaires 2018

Samedi 13 et dimanche 14 octobre

Autour d’Averroès

par Jean-Baptiste Brenet

 

Averroès (Ibn Rushd, né à Cordoue en 1126, mort à Marrakech en 1198) est l’une des grandes figures de la pensée arabe. Juge et juriste, médecin, commentateur d’Aristote, il est un héritier critique d’al-Fârâbî, d’Avicenne, d’Ibn Bâjja. Mais son œuvre, rapidement traduite en latin, en fait aussi un personnage central de la scolastique des XIIIème et XIVème siècles. A la fois admiré, lu par tous, et honni, il est une clé pour comprendre la pensée européenne et l’histoire commune de la rationalité. On voudrait examiner ici certains aspects de sa philosophie et de son influence ambiguë.

Intervenant
J.-B. Brenet est né à Marseille en 1972. Il est médiéviste, professeur à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, où il enseigne la philosophie arabe. Spécialiste d’Averroès et de la transmission de la pensée arabe au monde latin, il a publié notamment Je fantasme. Averroès et l’espace potentiel, Lagrasse, Verdier, 2017 ; Averroès l’inquiétant, Paris, Belles Lettres, 2015 ; Avicenne ( ?), Epître sur les prophéties, Paris, Vrin, 2018 (avec Olga Lizzini) ; Les possibilités de jonction. Averroès-Thomas Wylton, Berlin, de Gruyter, 2013, Transferts du sujet. La noétique d’Averroès selon Jean de Jandun, Paris, Vrin, 2003. Il vient de co-diriger un volume en l’honneur d’A. de Libera : Sujet libre. Pour Alain de Libera, Paris, Vrin, 2018 (avec Laurent Cesalli), et fera paraître en octobre, chez Verdier : Intellect d’amour (avec Giorgio Agamben).

Programme
Samedi 13 octobre
10h30-12h30 : L’accord entre philosophie et religion : qu’est-ce que le Discours décisif ?
14h30-17h30 : Trois questions cruciales : l’univers est-il éternel ? L’âme est-elle immortelle ? Dieu connaît-il le monde ?

Dimanche 14 octobre
10h30-17h30 : Qu’appelle-t-on « penser » ? L’intellect et le fantasme
14h30-17h30 : Averroès, scandale de l’Europe : deux visions de l’être humain ?

La bibliographie de Jean-Baptiste Brenet

Les indispensables…
Averroès, Discours décisif, bilingue arabe-français, traduction par Marc Geoffroy, Présentation par Alain de Libéra, Flammarion, coll. GF, 254 p., 1999
Averroès, L’Islam et la raison, traduction par Marc Geoffroy, Présentation par Alain de Libéra, Flammarion, coll. GF, 226 p., 2000 : il s’agit d’une anthologie
Averroès, L’intelligence et la pensée, traduction d’Alain de Libéra, Flammarion, coll. GF, 416 p., 1998 : un extrait, traduit du latin, du Grand commentaire d’Averroès au traité De l’âme d’Aristote.

Puis…
Ulrich Rudolph, La philosophique islamique, Vrin, 176 p., 2014
Dominique Urvoy , Histoire de la pensée arabe et islamique, Paris, Seuil, 2006. Est épuisé
Al-Fârâbî, L’épître sur l’intellect (Risāla fī l-‛aql), traduit de l’arabe par Dyalah Hamza, L’Harmattan, 2001, ou
Al-Fârâbî, Épître sur l’intellect, Introduction, traduction, et commentaire de Ph. Vallat, Les belles Lettres, coll. Sagesses médiévales, 2012
Al-Fârâbî, Opinions des habitants de la cité vertueuse, trad. A. Cherni, Albouraq, 2011
Al-Fârâbî, La politique civile ou les principes des existants, trad. A. Cherni, Albouraq, 2012.
Al-Fârâbî, De l’obtention du bonheur, trad. O. Sedeyn et Nassim Lévy, Allia, 2010.
Al-Fârâbî, Philosopher à Bagdad au Xe siècle, Le Seuil, 2007.
Al-Fârâbî, La religion (al-Milla), trad. AM. Cherni, al-Bouraq, 2011.

AVICENNE, Epître sur les prophéties, trad. J.-B. Brenet, introduction O. Lizzini, Vrin, 2018.

Ibn Bāğğa (Avempace) (m. 1138), La conduite de l’isolé et deux autres épîtres, éd. Ch. Genequand, Vrin, 2010.

Ibn Ṭufayl (m. 1185), Le philosophe autodidacte, trad. L. Gauthier, Mille et une nuits : est épuisé
La traduction d’origine, plus fidèle, avec des notes, est imprimée chez Vrin, dans la coll. « Vrin reprise ». est épuisé

Dimitri Gutas, Pensée grecque, culture arabe. Le mouvement de traduction gréco-arabe à Bagdad et la société abbasside primitive (IIe-IVe/VIIIe-Xe siècles), Aubier, 2005.

Et bien sûr…
Jean-Baptiste Brenet, Averroès l’inquiétant, Les Belles lettres, 2015.
Jean-Baptiste Brenet, Je fantasme. Averroès et l’espace potentiel, Verdier, 2017.

Conditions de participation
– Inscription préalable obligatoire.Téléchargez ici le bulletin d’inscription
– 20 €. Tarif réduit : 10 € (les personnes percevant les minima sociaux et les étudiants)
Aucun remboursement ne sera effectué en cas de désistement.
– Déjeuners : 14 €/repas, hors boisson dans un restaurant du village

 

Jeudi 2 et vendredi 3 août

De la confusion à la pensée

par Gilles Hanus

Ce séminaire est organisé dans le cadre des activités de l’École de la Pensée, en prélude au Banquet du Livre d’été (4-10 août 2018).

Comment s’orienter dans la confusion ? Comment avancer lorsque les repères qui faisaient du monde un espace ordonné s’estompent ? Comment décider au cœur de l’indistinct ? La philosophie a aussi à répondre à de telles questions, urgentes ; elle a à déchiffrer les situations les plus emmêlées sans retomber sur des réflexes de pensée et d’analyse qui nous ont laissé désarmés face à l’arrivée d’une nouveauté d’abord incompréhensible. Partir du cœur de la confusion pour la désépaissir : geste de la pensée ; geste aussi de la lecture.Contrairement aux apparences, la confusion obéit à un ordre, inaperçu ; elle n’est pas informe, mais sa forme échappe à la prise. Défaire cette forme pour rendre plus clairs les sens qui s’y esquissent : telle est la tâche de la pensée. On scrutera au cours de ce séminaire, à l’aide de textes travaillés en commun, les manières dont cette tâche peut se déployer.

Intervenant
Gilles Hanus, philosophe, enseigne la philosophie dans le secondaire. Il dirige les Cahiers d’études lévinassiennes et collabore avec l’Institut d’études lévinassiennes où il donne régulièrement des conférences. Élève de Benny Levy dont il a suivi l’enseignement pendant de nombreuses années, il travaille à l’établissement et la publication de ses cours, séminaires et autres textes. Lecteur attentif de Levinas, de Franz Rosenzweig et de Sartre, soucieux de rompre avec les formes figées du discours philosophique, il s’efforce de produire une lecture des textes qui ressuscite leur voix et surprenne le lecteur. S’inspirant de l’étude juive, il invite à une pensée toujours neuve, reprise à son commencement. Ses « lectures » tendent ainsi à se détacher de l’essai pour laisser place à une étude vivante, à l’oralité sensible. Il anime régulièrement séminaires et conférences à la Maison du Banquet dans le cadre des « Banquets d’Eté » à l’abbaye de Lagrasse. Il a publié six livres, parmi lesquels L’Épreuve du collectif, Verdier, 2016, Penser à deux ? Sartre et Benny Lévy face à face, L’Âge d’Homme, 2013 et Quitter l’Université sans renoncer au savoir : Le Freies jüdisches Lehrhaus de Franz Rosenzweig, éditions du Sandre, 2011.

Les textes qui seront étudiés pendant le séminaire sont disponibles : cliquez ici.

Calendrier 
Jeudi 2 août et vendredi 3 août ; de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 17h30

Conditions de participation
– Inscription préalable obligatoire.
– 20 €. Tarif réduit : 10 € (les personnes percevant les minima sociaux et les étudiants)
Aucun remboursement ne sera effectué en cas de désistement.
– Déjeuners : 14 €/repas, hors boisson dans un restaurant du village

 

Samedi 05 et dimanche 06 mai

La peur

On a coutume de considérer la peur comme un affect négatif, comme une passion triste pour parler comme Spinoza. Et de fait, elle paralyse et entrave l’action, elle témoigne d’une faiblesse insurmontable qui contredit les conceptions héroïques du sujet.
Dans Totalité et Infini, Lévinas la qualifie pourtant de « sentiment par excellence », semblant indiquer une certaine positivité de la peur. Le séminaire partira de là : comment entendre cette positivité de la peur ? Comment accorder à cet affect fondamental une place qui ne soit pas seulement celle d’un épouvantail ?
Après une présentation générale de cette problématique, le séminaire prendra la forme d’un travail sur des textes qui donnera lieu à une mise en commun et, si possible, à l’élaboration de quelques propositions collectives sur la peur, « sentiment par excellence ».
Parmi les auteurs abordés (cette liste est susceptible de menues modifications) : Lévinas, Freud, Kierkegaard, Épicure, Sartre, Platon, Lacan et les Proverbes de Salomon. Voici en cliquant ici, les textes qui seront travaillés et une courte bibliographie :
E. Levinas, Totalité et infini et De l’existence à l’existant.
S. Freud, Le malaise dans la culture.
M. Heidegger, Être et temps.
J.-P. Sartre, L’Être et le néant, l’Esquisse d’une théorie des émotions et la Critique de la raison dialectique.
S. Kierkegaard, Le concept de l’angoisse.
Épicure, Lettre à Ménécée.
Lucrèce, De la nature.
J. Lacan, Le séminaire III, « Les psychoses ».

Intervenant
Gilles Hanus, philosophe, enseigne la philosophie dans le secondaire. Il dirige les Cahiers d’études Lévinassiennes et collabore avec l’Institut d’études Lévinassiennes où il donne régulièrement des conférences. Élève de Benny Levy dont il a suivi l’enseignement pendant de nombreuses années, il travaille à l’établissement et la publication de ses cours, séminaires et autres textes. Lecteur attentif de Levinas, de Franz Rosenzweig et de Sartre, soucieux de rompre avec les formes figées du discours philosophique, il s’efforce de produire une lecture des textes qui ressuscite leur voix et surprenne le lecteur. S’inspirant de l’étude juive, il invite à une pensée toujours neuve, reprise à son commencement. Ses « lectures » tendent ainsi à se détacher de l’essai pour laisser place à une étude vivante, à l’oralité sensible. Il anime régulièrement séminaires et conférences à la Maison du Banquet dans le cadre des « Banquets d’Eté » à l’abbaye de Lagrasse. Il a publié six livres, parmi lesquels L’épreuve du collectif, Verdier, 2016, Penser à deux ? Sartre et Benny Lévy face à face, L’âge d’homme, 2013 et Quitter l’Université sans renoncer au savoir. Le Freies jüdisches Lehrhaus de Franz Rosenzweig, éditions du Sandre, 2011.

Calendrier
samedi 05 et dimanche 06 mai de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 17h30

Conditions de participation
– Inscription préalable obligatoire. Téléchargez, ici, le bulletin d’inscription
– 20 €. Tarif réduit : 10 € (les personnes percevant les minima sociaux et les étudiants)
Aucun remboursement ne sera effectué en cas de désistement.
– Déjeuners : 14 €/repas, hors boisson dans un restaurant du village

 

Samedi 31 mars, dimanche 1er et lundi 2 avril

Les dieux dans l’espace méditerranéen
entre ancrage et voyage, unité et pluralité

par Corinne Bonnet

Si Platon, dans le Phédon, décrit les Grecs comme des grenouilles autour d’une mare, l’espace méditerranéen s’est très tôt ouvert à mille formes de migration, mobilité, transfert, échange… Les hommes, les biens, les idées… et les dieux bougent ainsi d’une rive à l’autre de la Méditerranée, d’une métropole vers une colonie, des périphéries d’un empire vers son centre, conquérants, prisonniers, exploreurs, sentinelles… Les dieux, pourtant si fortement enracinés dans les territoires sur lesquels ils veillent, se meuvent et se transforment à la faveur de déplacements libres ou contraints, qui disent la puissance insaisissable du divin autant que le désir des hommes de capter et d’ancrer leur présence, voire d’exercer sur eux une emprise. Par le biais de dossiers thématiques accessibles à un vaste public, on proposera donc un parcours parmi les religions de la Méditerranée ancienne – grecque, romaine, phénicienne et punique, hébraïque et juive, égyptienne, mésopotamienne – en partant de « récits de voyage », afin de mieux comprendre ce que les voyages font aux dieux, comment ils parviennent à combiner un lien fort au terroir et une capacité d’expansion, l’unité de leur nom et la pluralité de leurs manifestations.

Intervenante
Corinne Bonnet est professeure d’histoire grecque à l’université Toulouse Jean Jaurès et directrice de l’équipe PLH-ERASME sur la réception de l’Antiquité. Actuellement membre de l’Institute for Advanced Study (Princeton, Hetty Goldman Fund), elle travaille sur les relations entre le monde gréco-romain et les cultures du Proche-Orient ancien, spécialement du point de vue des pratiques et traditions religieuses. Elle s’intéresse également à l’histoire des échanges scientifiques et des disciplines au sein des Sciences de l’Antiquité aux xixe et xxe siècles, notamment par le truchement des archives de Franz Cumont. Elle a coordonné le groupe international de recherche sur « Les religions orientales dans le monde grec et romain », avec Jörg Rüpke et Paolo Scarpi.

Calendrier
– samedi 31 mars, dimanche 1 et lundi 2 avril de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 17h30

Conditions de participation
30 €. Tarif réduit : 15 € (les personnes percevant les minima sociaux et les étudiants)
– Inscription préalable obligatoire. Téléchargez ici le bulletin d’inscription.
Aucun remboursement ne sera effectué en cas de désistement.
– Déjeuners : 14 €/repas, hors boisson dans un restaurant du village

Renseignements
04 68 91 46 65 – lamaisondubanquet@orange.fr – www.lamaisondubanquet.fr
Lagrasse est située à 40 km de Narbonne (gare TGV) et 35 km de Carcassonne.
Hébergement : Office du tourisme de Lagrasse – 04 68 43 11 56

 

Les ateliers

L’ATELIER mensuel DE PHILOSOPHIE

Platon/fiction


Nous tenterons de situer Platon dans le temps qui fut le sien pour mieux le confronter aux questions qui sont les nôtres.
Son œuvre est-elle, comme beaucoup de commentateurs le déplorent, une « utopie » irréalisable fondée sur un « idéalisme » stérile ?
Sur le plan idéologique, quelques questions d’abord :
Qu’est-ce que la « mythologie » au temps de Platon ? Est-il vrai que Platon récuse les poètes qui la véhiculent?
Les « présocratiques » sont-ils « préplatoniciens” ?
La vulgate qui fait de Platon le clivage entre « mythos » et « logos » est-elle crédible ?
Sur le plan politique, des questions aussi :
Quelle était la vie de la cité du temps de Platon ? Il paraît qu’elle a inventé la démocratie. N’est-ce pas une belle chose ? Qu’est-ce que Platon trouvait à lui reprocher ? Est-ce parce qu’il était « réactionnaire »ou bien la démocratie était-elle déjà soupçonnable ?
Platon a-t-il développé une pensée politique « utopique » ? Quel aurait pu être son fondement ?
Ensuite nous essaierons de voir comment la redécouverte de Platon après l’époque aristotélicienne médiévale a ensemencé la pensée utopique  dès l’œuvre de Thomas More et comment cette mythologie s’est dévoyée avec le mythe du progrès.
Nous nous demanderons pour finir si nous pouvons trouver chez Platon des ressources neuves pour penser la confusion de notre temps.
Voici une bibliographie :
La République, Platon, traduit de l’anglais par Pierre Pachet, Gallimard, Folio Essais
Platon, Jean François Pradeau, Ellipses
Le Vocabulaire de Platon, Luc Brisson et Pradeau, Ellipses
Dictionnaire Platon, Luc Brisson et Jean-François Pradeau
Platon et la cité, Jean-François Pradeau, PUF,  coll philosophies
L’Utopie, Thomas More, GF

Intervenante
Françoise Valon est professeure agrégée de philosophie. Elle enseigne la philosophie, le théâtre et intervient ponctuellement au département des sciences sociales à l’Université Jean Jaurès ainsi que dans différentes associations et rencontres pour exposer et débattre autour des penseurs de tous temps.
Elle anime depuis plusieurs années un atelier de philosophie lors du Banquet du Livre d’été à Lagrasse.

Calendrier
– samedi et dimanche : 10 et 11 février / 9 et 10 juin
– dimanches : 11 mars / 8 avril
de 10h30 à 12h30

Conditions de participation
– Inscription préalable obligatoire, Téléchargez ici le bulletin d’inscription.
40 €. Tarif réduit : 20 € (les personnes percevant les minima sociaux et les étudiants)
Aucun remboursement ne sera effectué en cas de désistement.

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