Résidence partagée 2021 – Se Déplacer

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Se déplacer

Mai 2021

Chaque année, la Maison du Banquet et des générations accueille en résidence, pendant un mois, trois personnes autour d’un thème, pour leur permettre de créer dans les meilleures conditions, et de raisonner (résonner) ensemble.

Les trois projets retenus par le jury réuni le 23 janvier 2021 sont : 

Guillaume Lebaudy, anthropologue et auteur. L’assignation au voyage : Migrances et transhumances

 

Docteur en anthropologie sociale et ethnologie (EHESS-Paris), Guillaume Lebaudy écrit depuis près de vingt ans des ouvrages scientifiques, des articles, des critiques – notamment dans la revue L’Alpe (Glénat / Musée Dauphinois).
Abécédaire un peu vache des alpages paraîtra le 5 mai 2021 aux Éditions Glénat. 

Chercheur associé à l’Idemec (Aix-Marseille Université), il s’intéresse dans ses travaux à la culture de la mobilité chez les populations pastorales du sud de la France, à la construction sociale du territoire en zone de frontière, à l’expression graphique des bergers ou encore aux rapports du vivant avec son environnement.

« Transhumer, c’est aller au-delà des terres ; suivre l’herbe, changer de climat et de pays. Mais ce n’est pas qu’une pratique pastorale, c’est aussi un mode de vie et une culture. Culture de la mobilité et… mobilité de la culture. Si le déplacement qu’elle induit est spatial, il est aussi sociologique.

Les bergers avec lesquels j’ai travaillé au fil de mes enquêtes, n’étaient pas seulement des bergers ; c’étaient aussi des migrants. Ils avaient quitté l’Italie (de 1920 à 1970), passé la frontière dans des conditions souvent difficiles, parfois tragiques pour venir travailler en France. Cependant partir n’avait pas pour but de se sédentariser ailleurs ; dans leur métier comme dans leur culture, il n’était pas prévu d’assignation à résidence : ç’aurait été mourir.  […] 

Je souhaite composer un récit fictionnel qui emprunte à l’ethnographie et qui cherche à rendre de la dignité à ces humbles dont les visages n’ont souvent été éclairés que par un folklore factice. Un récit qui cherche à faire qu’« un peu de vrai vienne au jour » (pour citer Pierre Michon). En quittant leur pays, en prenant la route lors des transhumances, ces hommes ont construit un vaste territoire avec des frontières mouvantes et floues. C’est dans cette expérience du décentrement qu’il s’agira de se tenir et d’écrire. »

Anaïs Mak, cinéaste, graphiste et illustratrice. Le buffle d’eau.

Anaïs Mak est cinéaste, graphiste et illustratrice. Elle réalise des courts-métrages mêlant des techniques mixtes d’animation et de prises de vue, et collabore à de nombreux documentaires et films de fiction. Elle encadre également des ateliers de motion designau sein de différentes écoles et associations. Le Buffle d’eau est son premier film documentaire.

« Pendant le confinement, mon père se lance dans la fabrication d’une carte qui contamine au fil des semaines le sol du salon familial. L’itinéraire de son départ clandestin de la Chine communiste vers Hong Kong refait surface. Deux tentatives et autant de passages en prison seront nécessaires avant une dernière traversée réussie en 1974. L’épopée, si souvent imaginée enfant, se rejoue aujourd’hui dans un appartement paisible de la banlieue parisienne.

Au cours de nos premiers tournages, nous avons commencé à recréer ensemble au présent les objets et les techniques nécessaires à la traversée. Il y a cette envie d’entrer dans cette histoire par le concret du départ, mais aussi de filmer les gestes de mon père lors de la fabrication de ces objets. C’est une sorte de mémoire pratique qui ne l’a pas quitté : de la confection d’une bouée artisanale, aux techniques de nage en mer, ce film est un manuel de survie anachronique.»

Marilou Sarrut. Chroniques d’exil.

Marilou Sarrut vient d’achever son Master 2 en Anthropologie et Ethnologie sociale à l’EHESS avec l’écriture d’un mémoire de recherche portant sur la vie quotidienne de 72 demandeurs d’asile accueillis dans un petit village isolé en Provence. Elle est aussi membre du programme de recherche pluridisciplinaire LIMINAL qui traite des interactions et médiations langagières et culturelles entre acteurs en situation de crise migratoire. S’intéressant vivement aux problématiques liées à l’exil et à la trajectoire de vie de ceux qui le vive, elle mène des terrains d’enquête auprès d’exilés hébergés en Centre d’accueil mais aussi auprès de ceux qui traversent la frontière franco-italienne.

« La source du projet Chroniques d’exils se fonde sur un travail collectif (ateliers d’écriture et d’art autour de la question du déplacement) que je souhaite mener auprès des exilés accueillis au Centre d’accueil pour Demandeur d’Asile (CADA) situé à Lagrasse. Ce projet a deux ambitions. La première est de pouvoir vulgariser auprès d’un public plus élargi que celui académique, la question de l’exil. En laissant la voix des exilés s’exprimer sur leur propre ressenti, leurs choix, ce qu’ils ont laissé derrière ou bien ce qu’ils ont appris, ce projet permettra une appréhension plus sensible sur ce que les exilés ressentent et traversent. Ainsi, ce livre se construira comme un échange entre exilés et un public adulte, et pourquoi pas enfant, curieux de comprendre ces milliers de personnes qui arrivent chaque année en France. Ce projet collectif a aussi pour ambition de créer un espace de partage et de confiance pour les exilés, tout en proposant une activité qui pourra rythmer tout au long du mois de mai leur attente, qui est l’une des indéniables composantes de la demande d’asile. »

La résidence aura lieu du 1er mai au 31 mai 2021

Le retour de résidence, durant 1 semaine, 
du 18 au 24 octobre 2021. 

Pour plus de renseignements : 

Retrouvez le communiqué de presse d’annonce des lauréats 2021 et l’appel à projets ci-contre.

Contactez-nous !  
lamaisondubanquet@gmail.com
04 68 91 46 65

Ils soutiennent les résidences de la Maison du Banquet et des générations : 

Le Département de l’Aude, la Région Occitanie, la DRAC Occitanie, Occitanie Livre et Lecture, la Communauté de Communes Région Lézignanaise Corbières et Minervois et la commune de Lagrasse.

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